Du 4 au 15 mai 2018.
Soyons franches la ville de la Paz n’est pas une ville particulièrement jolie même si elle a conservé quelques rares édifices qui sortent du lot et aujourd’hui un peu décrépis. Néanmoins, c’est une ville vivante, populaire et très animée. Nous avions peur de ne pas y trouver de butagaz pour les prochains bivouacs mais ici on trouve absolument de tout, nous avons l’impression d’un marché perpétuel. Nous y restons deux jours : cela fait aussi du bien de découvrir une capitale où il y a peu de monument et de musée, pour une fois pas de planning à respecter et d’organisation à prévoir. Nous pouvons prendre le temps le matin… Belle surprise : La Paz s’est dotée de plusieurs lignes de téléphériques qui fonctionnent comme un métro avec des lignes définies, des correspondances, l’achat de son ticket au guichet… On prend encore plus conscience de l’énormité de cette ville car au fond de la cuvette, nous ne voyons pas le reste des collines.
Nous prenons un bus pour Oruro pour nous faire gagner deux jours d’autant que nous avons lu que cette partie de la route est hyper monotone. La ville d’Oruro n’est agréable qu’au moment du carnaval. Truc rigolo : les liseurs de bonne aventure, non dans le marc de café, mais dans les traces d’étain. Nous avions l’illusion de continuer à pédaler sur l’altiplano, or, nous rentrons dans une région montagneuse. Nous rencontrons sur la place principale d’Oruro, un cyclotouriste, qui ne souhaite pas aller à Potosi car il ne veut pas monter. Nous sommes un peu dubitatives (style : des montagnes mais quelles montagnes, il raconte n’importe quoi celui la) et ne le resterons pas longtemps quand les premières longues côtes arriverons. A la sortie d’Oruro, nous croisons notre premier « bloqueo » : il s’agit d’une pratique manifestement assez courante de revendications qui consiste à bloquer l’accès à une ville. Les opposants utilisent des voitures et des pierres en guise de barrage. Par chance, ils nous laissent passer et nous apprenons qu’ils souhaitent obtenir des avancées au sujet de la lutte contre la contamination de l’eau du fait de l’exploitation des mines.
Nous avions l’illusion que le changement d’heure à l’entrée en Bolivie, nous permettrait d’avoir des soirées un peu plus longues : que nenni, nous sommes toujours sous la tente avant 19h30 tant le froid est pénétrant. Nous réussissons malgré tout à profiter des voies lactées à 4000 metres d’altitude. Le matin, nous sortons péniblement à 8h00/8h30 quand le soleil passe au dessus des montagnes et permet au thermomètre de dépasser 0 degrés. De fait, le climat nous oblige à commencer la journée vélo plus tardivement. La route jusqu’à Potosi est incroyablement tranquille au niveau circulation et nous offre des paysages de montagnes colorés. Encore beaucoup de dénuement dans les très rares villages traversés (et plus qu’au Pérou). Nous croisons plus de lamas et alpagas que d’habitants. Ces animaux nous regardent avec curiosité, nous aussi…
Nous arrivons à Potosi par une dernière montée que nous n’oublierons pas : cette ville se mérite après une journée déjà bien chargée, nous voici poussant les vélos sur les derniers kilomètres. Cette ville est connue pour son Cerro Rico (riche colline) où se trouve une énorme mine d’argent que les espagnols ont exploité au maximum de ses possibilités. Étonnamment, il est toujours en activité mais pour combien de temps. Il est possible de visiter les mines. Nous faisons le choix de ne pas y aller : nous ne souhaitons pas voir ces hommes voire ces ados trimer au travail. Si encore, les coopératives qui gèrent le site avaient la maîtrise des visites, pourquoi pas, mais ce n’est pas le cas. Nous sillonnons donc la ville pour apprécier les façades des ses églises et visiter couvent et maison de la monnaie (pendant que les mineurs sont sous le Cerro). Apres Potosi, nous avions prévu d’aller à Sucre. Or, il y a un barrage depuis le 30 avril. Nous aurions pu y entrer à vélo mais le climat à l’intérieur de la ville ne semble pas propice à faire du tourisme. Nous quittons donc Potosi avec un jour d’avance. La ville nous a procuré une halte bien agréable avec de l’eau chaude à l’auberge de jeunesse et de la nourriture plus variée bien qu’il y ait encore beaucoup de friture.
Nous reprenons la route pour Uyuni qui doit grimper : cette fois ci, nous en avons conscience. Les dénivelles sont moins rudes que sur le tronçon précédant mais notre ennemi, le vent (qui gagne toujours, vous le savez bien) est de la partie et met nos nerfs et nos muscles à l’épreuve. Toujours des panoramas grandioses, le rythme « vélo » nous permet d’en profiter pleinement. Toujours très peu d’habitants, des villages peu peuplés, des maisons inhabitées. Nous comprenons aisément les personnes qui ont quitté ces lieux, beaux à nos yeux, mais tellement contraignant au quotidien.
Nous arrivons à Uyuni apres trois jours de pédalage avec un sentiment un peu ambivalent : l’appréhension de quitter l’asphalte pendant 400 km pour traverser le salar du même nom et le Sud Lipez et l’envie d’y aller malgré tout car nous allons pouvoir en profiter pleinement sans autre contrainte que nos propres limites.
Merci pour vos commentaires, nous sommes tres en retard pour y répondre individuellement mais ils nous font toujours aussi plaisir : n’hésitez pas à continuer. Nous espérons pour les ponts du mois mai vous apportent tout ce que vous souhaitez.
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Salut les filles!!
c’est fou comme certains paysages nous rappellent l’ouest américain!!! grandioses, magnifiques!! Depuis le début j’ai une question qui me taraude, vous attachez les vélos la nuit? Comment faites vous?
plein de bisous……………..Mumu
Ps: bonjour à Serge!
Oui Mumu, on attache les vélos pour la nuit. Nous avons très peu de risque de se les faire voler mais cela nous rassure et nous évite d’être en éveil au moindre bruit pendant les bivouacs. Vous verrez sur le prochain blog, il y aura des photos qui ressemblent encore plus à l’Ouest américain.
Un gros bisous à vous trois.
Cc aujourd’hui on a fait une vingtaine de kilomètres à vélo , des fois je me demande comment vous tenez à vélo tout le tremps et bien plus que 20 bornes !!! Ça doit être l’endurance et le mental😉😘
Et en plus toutes ces montées bravo les filles
Coucou Barbara,
ça doit être l’habitude, on ne se pose plus la question meme si de temps en temps ca nous fait quand même du bien de laisser les vélos sans pédaler.
Une grosse bise à tous.
Les conditions sont rudes, les soirées moyennement animées, le vent a l’air de s’amuser à ne pas souffler dans votre dos mais sincèrement je troquerai bien quelques instants contre toute cette aventure! Il y a une photo qui m’intrigue (la sixième) une photo de la Paz ; dans le fond on dirait que la colline est remplie de maisons les unes sur les autres. Ça fait bizarre! « A l’heure qu’il est » vous devez être arrivées au Salar d’Uyuni : j’espère que le trajet a été moins difficile que pour Potosi. J’ai hâte de voir les photos! Gros bisous les filles!
Salut Tania,
On espere que vous allez bien tous les 4. Conçernant tes sensations au sujet de La Paz, en fait la ville est vraiment faite comme cela : tout est tellement vallonné que les maisons à 2,3,4 étages semblent les unes sur les autres. C’est vrai que du coup visuellement c’est assez intriguant.
Grosses bises.
Coucou les vraies sportives,
Nous venons de faire une pause avec vous.
Merci pour ce voyage par images, d’autant plus agréable qu’on ne pédale pas avec le vent de face dans le canapé !
Bisous
Coucou les Onf’ d’Auber,
on est aussi contentes de partager ce voyage avec vous.
Sportivement votre.
Grosses bises.
Bonjour les cyclistes
Petit coucou du couple de Français rencontré à Copacabana et à Potosi. On espère que vous allez bien et que votre périple se passe comme vous le souhaitez.
Quant à nous retour en France depuis trois jours, au bord de la Méditerranée pour changer du Pacifique.
Bon courage à toutes les deux pour la suite du parcours.
Amicalement
Alain et Chantal
Merci pour le message et les nouvelles. De notre côté, nous sommes arrivées,bien reposées, à Salta en Argentine pour accueillir les parents de Catherine. Continuez à bien profiter de votre belle région.
Amicalement.
Notre précédent message n’étant apparemment pas passé, on vous renouvelle nos meilleurs voeux pour 2019 et un retour en douceur chez les gaulois.
Amicalement
Alain et Chantal
(Copacabana et Potosi )