Salar d’Uyuni et Sud Lipez du 17 mai au 28 mai 2018
Nous avions quelques inquiétudes à la perspective d’entrer dans le Salar d’Uyuni puis le désert du Sud Lipez : nous savions qu’il n’y aurait pas de panneau de signalisation (ce n’est déjà pas le fort de la Bolivie ! ), pas d’asphalte, pas de village. N’allions nous pas nous perdre (peur de Cath), allait il y avoir de la casse sur les vélos, allions nous avoir suffisamment à manger (plutôt une de mes peurs) ?
Nous avons néanmoins quitté Uyuni confiantes : l’application maps me (gps) téléchargée, les sacoches déjà bien lourdes chargées d’eau, de lait en poudre, d’avoine instantanée, de pain, de thon, de noodles et quelques friandises pour les baisses de moral et d’énergie. Nous avons traversé le salar par sa partie sud. Nous avons eu une pensée particulière pour les Sud Finistériens : c’est ici que Bolloré vient chercher son lithium pour les batteries des voitures électriques.
Cette traversée restera une expérience inoubliable tant nous avons bien conscience que pédaler dans cette immensité blanche est une vraie chance. Non seulement, c’est magnifique, mais en plus c’est un peu irréel : nous avons perdu tous nos repères habituels, plus de végétation, ni descente, ni cote, tout étant absolument plat. Les montagnes qui seront notre point de repère pour sortir du salar nous semblent proches alors qu’elles sont situées dans un premier temps à plus de 70km. Nous entendons le craquement du sel sous le passage de nos roues. Quelques 4×4 traversent le salar a toute vitesse. Nous sommes assez ambivalentes à leur égard : nous savons que nous pouvons leur demander conseil si nous sommes perdues et à la fois ils viennent souvent troubler notre quiétude. Mais après tout, nous n’en sommes pas propriétaire : il nous faut le partager. Notre nuit de bivouac sur le salar sera bien frisquette, nous sentons le froid venir du sol et avons oublié d’installer la couverture de survie entre nos matelas et la tente. Mais quel contentement de profiter du coucher du soleil dans cette immensité et de s’y réveiller! L’entrée comme la sortie nous auront procuré un peu de stress et d’hésitation car bien que le salar soit sec à cette période, il reste un peu d’eau en périphérie : les 4×4 passent sans encombre mais pas nous… Il nous faut alors trouver un itinéraire bis pour éviter l’enlisement et les pieds mouillés et salés mais cela nous n’y arriverons pas vraiment et garderons les pieds humides jusqu’à San Pedro au Chili. Une fois, cette première étape franchie, direction le Sud Lipez en passant par la Cordillere Nord Lipez. Lors de la préparation de cette portion de route, nous avions sous-évalué le temps pour accéder au Sud Lipez car nous pensions que les pistes étaient meilleures et nous permettraient d’avancer sans encombre. En réalité, Il y a énormément de sable qui nous oblige à pousser et nous fait perdre du temps : nous réfléchissons alors à la possibilité de nous avancer en prenant un transport pour sortir à temps de la Bolivie et êtres présentes en Argentine pour l’arrivée des parents de Catherine. Sauf que des transports, il n’y en a pas ! Le hasard fait bien les choses car le seul jour où les bus se déplacent correspond à la féria d’Avoroa (grand marché ) qui a lieu le lendemain de notre arrivée à San Juan. Estofina, une des épicières du village, nous propose de mettre la tente dans son patio pour être proche de l’arrêt de car qui doit partir le lendemain à 5h du matin. En parlant patio, n’allez pas imaginer un petit patio charmant et bucolique, ici, il s’agit plutôt d’une cour avec sacs plastiques pour trier les pommes de terre et le quinoa et hangar où entreposer tracteur et matériel divers. Estofina est charmante et nous invite à manger nos pâtes dans sa chambre chauffée à l’aide d’un brûleur connecté à une bouteille de gaz, l’unique restaurant du village situe en face de l’épicerie restant désespérément fermé. Un trajet épique nous conduira à l’entrée du Sud Lipez et de la route des lagunes : bus à 5h du matin dans un village désert par -5 degrés , arrivée à la feria située en plein désert au milieu de rien, recherche et attente d’un autre bus pendant trois heures pour nous déposer à la jonction de la bonne route, etc…. Nous pédalons pendant huit jours dans le Sud Lipez : les journées sont parfois longues et harassantes mais les paysages de lagunes, de déserts et de montagnes sont enchanteurs. Les bivouacs sont froids voire très froids. Il fait jusqu’à -17 degrés sous la tente à l’Arbol de Piedra ( l’arbre de pierre), nous avons de bons duvets mais c’est assez angoissant de voir le thermomètre baisser en continu sans connaitre les températures à venir. Le matin, nous pensons souvent aux peuples qui vénéraient le soleil quand nous attendons avec impatience qu’il vienne réchauffer la tente pour nous permettre de sortir des duvets soit seulement vers 8h. Après une longue nuit (souvent entre-coupée) d’une douzaine d’heures, il nous tarde de pouvoir nous lever. Tous ces efforts sont récompensés par le panorama (Laguna Colorado avec cette teinte rouge, rose et ocre, site des lagunes de Chalviry, Verte et Blanche, Désert de Dali). Cath a une petite préférence, un petit coup de cœur pour la Laguna Colorada, pour ma part, c’est plutôt le désert de Dali pour ses dégradés de couleurs et son aspect immuable qui donne l’impression qu’il n’a pas changé depuis des milliers d’années. Nous aurons beaucoup poussé les vélos dans ce désert d’altitude, souvent pesté voire hurlé contre le vent de face épuisant, monté deux cols mais cette traversée restera une expérience unique et nous en aurons profité pleinement. Nous arrivons au Chili, après 12 jours et 350 kms….et seulement une douche…des gerçures aux doigts …
Le passage de frontière est significatif entre une petite cahute glaciale côté Bolivie et un grand local moderne avec chauffage, table de ping-pong et contrôle des bagages côté Chili. Nous apprécions de retrouver du bitume, nous ne savons pas qui l’a inventé mais nous le remercions chaque jour. Nous ne sommes pas certaines d’avoir profité de la descente vers San Pedro d’Atacama (35 kms) tant nous étions fatiguées de ce désert, d’autant que malgré une vérification mécanique, nous avons bien conscience que les vélos ont souffert de tant de pistes, chargés de sacoches si lourdes et nous ne « sentons » pas une descente à plus de 30 km/h.
Nous sommes donc arrivées à San Pedro d’ Atacama où nous nous reposons dans un hôtel, un vrai petit havre de paix à côté d’une succulente boulangerie française. Nous avons perdu quasiment 2000 m d’altitude et retrouvé des températures clémentes. Nous sentons que nous allons nous y plaire.
Nous quittons la Bolivie après 28 jours, la tête pleine de magnifiques bivouacs, de rencontres fort sympathiques de français dont un charmant couple croisé à l’entrée du pays puis plusieurs fois à Potosi. Également des rencontres de cyclos qui finalement se sont souvent déjà parlés les uns les autres à une ou plusieurs reprises dans un pays précédant. Peut être un regret : nous nous disons qu’on a peu échangé avec les boliviens hormis avec Estofina, le temps d’un passage à San Juan.
Nous espérons que vous allez tous bien.
Quelques précisions pour les cyclos à la recherche d’informations concrètes.
L’application maps me nous a toujours permis de nous situer dans le Salar et le Sud Lipez. Elle permet presque plus d’être rassuré qu’orienté. Globalement, les pistes principales sont bien identifiées et les chauffeurs de 4×4 nous ont toujours renseignées avec beaucoup de gentillesse. Donc si comme nous, vous avez peur de vous perdre, il y a en fait très, très peu de risque.
La carte « cycling-southwest-bolivia.pdf » est un très bon appui car elle précise les lieux de ravitaillement en eau et nourriture. Elle est très fiable sur les kms et l’état de la route (eh oui, pour rejoindre la Colorada depuis l’arbol, il vous faudra sans doute pousser 10 kms dans le sable sur les 18 totaux).
Question intendance : globalement, pas nécessaire de prévoir plus de 2 jours d’eau en tout cas au mois de mai. Par contre dans les boutiques précisées sur la carte, hormis celle de la Colorada où nous avons trouvé pâtes, thon et sauce tomate, il y a essentiellement des friandises, chips et gâteaux. Mieux vaut donc partir d’Uyuni avec plus de pâtes, de pain et moins de gâteaux (il n’y a de pain nulle part pour les pique-niques du midi). Les refuges des Lagunas Chalviri et Blanca proposent un repas du soir et un pdj ( ce dernier est un peu léger pour les cyclos mais a le mérite d’éviter de sortir le butagaz). Rechargez bien vos appareils avant de partir car pas de prises électriques dans les chambres des refuges, souvent seuls deux ou trois panneaux solaires alimentent le refuge.
Sur la difficulté du trajet, le mieux est de se faire sa propre idée car tout dépend toujours de ce qu’on a traversé avant et de ses propres références. Bon courage.
Quel récit! Vous êtes des dingues! On vous admire. Pour avoir visité ce même salar il y a 10 ans … en version 4×4 car le salarcetait recouvert d’eau et aussi parce que vous êtes envie elo s aventurières que nous!! Bravo. Hâte d’avoir votre récit de vive voix. Plein de bisous de jubajalousam.
On s’est quand même dit que le rythme en 4×4 était assez soutenu avec des tours express en 2 jours pour le désert et le salar avec lever à 5h00 du matin à un détail prêt que le 4×4 est chauffé…
Gros bisous à tous les 5.
Merci pour ce super récit et ces photos hallucinantes. Vous auriez écrit que vous étiez allées faire un saut sur la lune, je vous aurais presque cru ! En tout cas, vous êtes les reines des aventurières, bravo.
Profitez bien de la visite des parents Ki, en posant un peu les bicyclettes,
des bisettes de france en ce dimanche très chaud,
Cath
Merci aux fidèles. Pour d’autres photos de la lune encore plus lunaire, rendez vous au prochain blog. Profitez bien du beau temps : à Salta en Argentine, il fait un peu frisquet.
Grosses bises.
Coucou les filles ! Ça fait plaisir de vous lire et de suivre vos aventures ! Je vous souhaite encore plein de belles choses à vivre et à decouvrir dans ces contrées lointaines ! Plein de bisous ! Karimette chaussette !
Coucou Karimette chaussette,
Ça fait également plaisir de te lire. On espere que tu vas bien.
On t’embrasse fort.
Coucou les filles, impressionnant , quelle aventure , quelle courage..merveilleuses photos..
Vous souhaite un peu de repis avec les parents Kieken ..
Hello les filles,
Trop contente de vous lire…j’avais un peu de retard, Anne m,a redonne la bonne adresse du blog! Quel périple…ca a du être grandiose malgré les difficultés! Et on a presque l impression d être sur le porte bagage quand on lit vos récits respectifs!
Petit coucou de l’ile d’art ou je commence l animation de stage de voile avec des collégiens de banlieue parisienne! Je vous embrasse Maud G.
C’est juste incroyable!! Vous êtes des aventurières comme j en ai jamais connu! Et en plus vous commencez à exceler dans l art photographique! (Big up à Kiki en équilibre sur le guidon!!) Continuez on est trop en haleine! (Mais reposez vous quand même un peu!)
Joyeux anniversaire Cathy ! Et merci les filles pour ces magnifiques photos et ce récit. Vous nous faites rêver…
J’ai hâte de lire la suite…
De gros muxu a vous 2 et la bises à Mado et Jean François
Bon anniversaire ma grande
Nous ne vous avons pas du tout suivi mais j’espere que vous allez bien.
Gros bisous 😘
Coucou les filles,
Avec un jour de retard ma kiki dsl je te souhaite un joyeux anniversaire.
Merci à vous deux pour ces magnifiques photos,
Pleins de gros bisous
P’ti Bouchon
Salut les filles
Merci pour ces récits et ces très belles photos de votre grande aventure sud américaine pleine de sourires, de sable, de sel, de sueur et de bonheur. Cela me rappelle de bons souvenirs pour avoir traversé aussi ces paysages il y a plus de 15 ans!
Avec un peu de retard, joyeux anniversaire ma chère grande sœur de cœur!
Besotes grandes
Muxu
Marie
Coucou!
Avec plein de jours de retard: JOYEUX ANNIVERSAIRE ma Kiki….
Que de souvenirs en regardant vos photos!!! J’adore… Je vous imagine bien avec vos petits vélos sur les routes du désert de sel… impressionnant et wahouououou les filles!
Plein de très gros gros bisous et je pense bien à vous!
Merci amigos amigas pour tous vos messages de bon anniversaire, j’ai été bien gâtée par toute ma famille aussi avec mes parents en pigeon voyageur. Ils sont arrivés le 3 juin nous avons fait un tour en Argentine et sommes arrivés au Paraguay . Nous profitons encore de leur présence et attention et prenons du retard sur le blog, alors d’avance …. Attendez nous, on se rattrapera! Gros bisous et encore merci !!!
P’tit coucou d’Auber post-visionnage dernier article.
Waouh …
Biz les filles et Bravo pour tout.
Traversée désert, photo, articles…
Bon anniversaire en retard Cath’! Ça fait toujours plaisir de partager avec vous vos impressions de voyage. Cet épisode avait l’air particulièrement intense ! Vivement le prochain.
Bises.
Merci Anne …et il n’est jamais trop tard, un jour c’est bien trop court!!!