Paraguay du 12 juin au 27 juin 2018.
Nous arrivons donc à Asunción par avion. Les vélos sont en bon état et tout le monde est soulagé. Notre séjour dans la capitale sera agréable d’autant que nous logeons dans une auberge de jeunesse fort sympathique tenue par un français. Il manque, toutefois, quelques degrés pour profiter de la piscine car ici au coucher du soleil, il commence à faire froid, nous avons même ressortit les bonnets. Une grande partie du patrimoine de cette ville est assez dégradée et comme souvent les beaux quartiers semblent se trouver en périphérie. Nous ressentons toujours un petit pincement au cœur à la vision de ces beaux édifices décrépis. Nous y passons deux jours de visite pour nous promener en ville, visiter le nouveau quartier à la mode, San Jeronimo, découvrir la collection du musée del Barro. Nous reprenons ensuite la voiture, direction Encarnacion pour voir les missions jésuites inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco et les petits villages. Nous pensions avoir quitté les pistes après l’Argentine. Nous les retrouvons ici et sans prévenir en plus… Nous découvrons les paisibles villages de San Ignacio, Santa Maria, Santa Rosa. Nous sentons ici une vraie douceur de vivre sans stress. Nous avons lu quelques chiffres sur la pauvreté importante de ce pays mais nous ne nous en rendons absolument pas compte en traversant les villages et les campagnes. Seuls les bidonvilles d’Asuncion situés devant le palais présidentiel pouvaient nous y faire penser. Nous rencontrons un défenseur des droits de l’homme qui nous interpelle sur la réalité des « sans terre » : ces familles délogées de leur propriété par les investisseurs le plus souvent Brésiliens pour y cultiver du soja (qui ensuite arrive chez nous en Europe pour nourrir le bétail). Sur la route, plusieurs personnes nous parleront spontanément des problèmes majeurs liés à la corruption.
Nous arrivons à Encarnacion deux jours après le départ d’Asuncion. La ville a créé une promenade le long de la rivière Parana, lieu désert au mois de juin mais paraît il bondé l’été. Nous sommes à deux pas de Posadas, ville frontière côté Argentin. Les missions jésuites sont une vraie découverte : Jésus de Tavarangue a gardé des sculptures très bien conservées, Trinidad donne une vue d’ensemble du site, Cosme et Damien (trop restauré pour être inscrit au patrimoine mondial) nous permet de se figurer une mission. En quelques mots, les missions jésuites étaient des lieux de vie de beaucoup d’indigènes qui étaient encadrés par des jésuites envoyés par les colons espagnols. C’est bien la première fois que nous visitons des sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco en étant quasi seuls et ce pour notre plus grand plaisir. Cette région est également un lieu de production du maté : les paraguayens en sont de gros consommateurs, ils se déplacent avec leur thermos et leur calebasse à maté dans la rue. Nous avons l’opportunité de visiter une fabrique : à partir de l’arbuste que vous verrez sur les photos, les feuilles sont séchées grâce au feu de bois d’eucalyptus puis mises en sac pendant un an voire deux ans pour le haut de gamme.
Nous rentrons à Asunción pour permettre aux parents de prendre leur avion de retour en France. Nous les accompagnons à regret à l’aéroport.
Nous reprenons la route vers l’Est du pays pour une ville qui porte bien son nom, Ciudad del Este (ville de l’Est) pour nous rapprocher de la frontière brésilienne et des célèbres chutes d’Iguazu. Nous empruntons une route très utilisée qui se transforme en 2 fois 2 voies à l’approche de Ciudad del Este, ville très commerçante et longeons des kms de travaux. Dans tous le pays, nous croisons des paraguayens très sympathiques, sans doute les gens les plus agréables de tous les pays traversés, ils nous saluent le long de la route en nous disant « holà » ou lèvent le pouce en signe de connivence. Il recommence à faire chaud et le long des routes les habitants sont souvent installés dans leur silla cable (chaise typique en plastique qui sont vraiment confortables) à discuter. Nous essayons de nous imprégner de cette ambiance mais c’est souvent difficile car nous sommes souvent dépassées par des camions chargés de canne à sucre, de bois (…) au bruit assourdissant, il nous faut être vigilantes aux « mini dos d’âne » sur les bas côtés (sans doute pour empêcher les automobilistes de dépasser par la droite), la chaussée en est ponctuée tous les deux centres mètres, heureusement, le plus souvent ils sont rognés au centre ou sur le côté mais cela nous oblige à y prêter sans cesse attention et parfois à slalomer). A la sortie d’Asuncion, nous traversons des zones rurales (nous achetons des fraises à une productrice à 40 km d’Asuncion) puis apparaissent les zones de cultures plus intensives avec beaucoup de publicité le long des routes pour divers produits phyto-sanitaires. Pas de bivouac au Paraguay : nous trouvons deux petits camping (dont un chez Walter qui est fan de 2 ca) puis un hôtel car nous avons pris du retard un matin et c’est le seul moyen de rouler suffisamment et pour finir une chambre chez l’habitant chez une dame japonaise. Ce pays a de nombreuses communautés dont une communauté japonaise mais il existe également une communauté allemande importante. Cette implantation s’explique par l’histoire du pays qui au 19 eme siècle a eu besoin de faire venir de nouveaux arrivants, une guerre destructrice ayant réduit considérablement la population masculine. D’autres vagues d’immigration sont arrivées par la suite. Nous passons donc notre dernière nuit avant la grande ville sur une estrade de bois « à la japonaise ».
Côté Ciudad del Este, rien de particulier, si ce n’est de grands magasins où nous trouvons enfin du butagaz, mission impossible à Asunción. Jusqu’à présent dans les capitales, la quête du précieux butagaz n’avait pas posé problème sauf ici… Nous commencions à être un peu inquiètes car nous n’avions plus assez d’autonomie pour commencer à rouler au Brésil. Nous visitons l’impressionnante centrale hydro-électrique d’Itaipu, la deuxième plus grande centrale du monde, qui permet de fournir la quasi totalité du pays en énergie propre.
Nous devons passer la frontière demain pour aller voir les chutes d’Iguazu côté argentin puis nous rejoindrons le Brésil. En moins d’un mois, nous aurons franchi 4 frontières, cela commence à faire beaucoup de tampons sur le passeport…
Beaucoup de voyageurs en Amérique du Sud font l’impasse sur ce petit pays car il est vrai qu’il n’y a pas de sites majeurs prestigieux type le Macchu Pichu ou le Salar. Ceci dit, la population y est vraiment charmante, son histoire étonnante et nous avons apprécié d’y retrouver des arbres et du « vert ». Pour nous, il restera un pays intéressant à découvrir. Nous n’avons malheureusement pas visité la partie nord, celle du Chaco qui nécessite d’y être accompagné par un guide tant elle est inhospitalière.
Nous espérons que vous allez tous bien.
Ola
J’ai toujours plaisir à lire vos aventures en Amérique du sud, vos rencontres, vos étonnements, vos découvertes et toutes ces informations dignes du routard.. Promenez vous sur les passerelles du parc d’Iguazu en recevant des particules d’eau! Gare aux koatis mal élevés. Des biz de Cath-Mae
Joyeux anniversaire Gwen !
Et merci à vous 2 pour ces photos et ce récit… comme d’hab je me régale de vous lire.
Bonne continuation.
Gros Muxu les filles
Merci beaucoup Karine pour tes vœux d’anniversaire. Nous sommes avec Ba, Ju et les enfants depuis mardi. Une grosse bise à vous trois.
Coucou. Grosse pluie d’orage à St Urbain après un p’tit coup de chaud local. Un moineau faisait des allées et venues, ce matin, à la recherche de miettes pour ses petits, sans doute. Il niche dans le toit de la maison d’en face. La poule nous mordille les doigts de pied quand on mange dehors. Voilà pour les impressions locales. Pas trop nostalgiques, ça va ? 🙂
Bises.
Coucou Anne, pour l’instant pas trop de nostalgie même si nous serons sûrement très contentes de rentrer en février.
Une grosse bise.