Nous quittons l’Urugay en ferry. Définitivement, le bateau est le moyen de transport le plus pratique avec les vélos : pas besoin de décharger, ni de porter. Nous rejoignons l’Argentine, un dimanche soir, avec les familles argentines venues passer un séjour ou un week end à Carmelo : une vraie ambiance de fin de week end très sympa. Pour une fois, nous avons réservé une chambre d’hôtel, nous qui ne réservons rien depuis plusieurs mois et heureusement car à 10 heures du soir, nous n’avions plus l’énergie de chercher pendant des heures.
La première ville argentine sera Tigre et son delta. Une vraie pause bucolique avant de retrouver la capitale, Buenos Aires et son animation. Tigre est une ville assez favorisée au cadre de vie serein. Nous visitons le delta en bateau, un vrai enchantement.
Nous arrivons à Buenos Aires le 25 septembre, jour de grève générale. Les transports publics sont en grève et donc à nous les couloirs de bus désert. Pour nous, une vraie aubaine. En général, l’entrée dans les capitales n’est pas toujours chose aisée mais la c’est tout droit. La France n’est pas la seule à faire grève. Ici, le gros problème est la fluctuation de la monnaie, le pésos. Aujourd’hui, 1 euro vaut 43 pesos alors qu’il en valait 30 en juin. Dans ce contexte, impossible de faire des projets de vie et parfois de subvenir à ses besoins de base. Nous sentons beaucoup d’hostilité à l’égard non pas de Macron mais de Macri, leur président. Beaucoup de signe de militantisme dans cette ville : des foulards verts portés par les femmes pour le droit à l’avortement, les voiles des mères de la place de mai peints en blanc sur les sols, des affiches appelant à se mobiliser…
Buenos Aires est une capitale très européenne, les portenos sont tout contents de nous dire que Buenos Aires est le Paris de l’Amérique du Sud sans la Seine. Nous sommes contentes de retrouver Barbara, venues nous voir de Strasbourg et allons adopter un rythme à trois. Nous visitons les quartiers de la Boca, de San Telmo, le cimetière de la Recoleta, le musée des beaux arts…
Nous prenons un bus de nuit pour rejoindre Córdoba et allons en prendre régulièrement car les temps de trajet sont tels, de 9 heures minimum jusqu’à 15 heures, que nous perdrions trop de temps à se déplacer en journée. Les nuits ne sont pas très reposantes mais nous permettent d’avancer. Nous restons deux jours à Córdoba pour visiter la ville et deux estancias jésuites des environs. Les estancias sont d’anciennes fermes et ici lieu de transit de l’argent qui venait des mines de Potosi en Bolivie avant de rejoindre Buenos Aires et partir en bateau pour l’Espagne. C’est toujours intéressant de faire des liens entre les pays traversés.
Nous nous dirigeons ensuite vers San Juan pour visiter les parcs nationaux de la région. Nous devons y louer une voiture car les transports en commun sont quasi inexistants ou parfois hebdomadaires. Nous avons peu de temps car Barbara n’a pas la chance comme nous de voyager au long court. Nous vivons des moments étonnants comme la visite du site de la Difunta Correa en hommage à une femme qui aurait accomplit des miracles. Nous n’avons jamais vu autant d’ex voto et d’offrandes en tout genres : des photos de familles, de voitures, d’adolescentes en robes de soirée, des maisons miniatures, certaines de vraies petites maison de poupées, d’autres faites de bric et de broc, des trophées de sport, des bougies par centaines. Nous mettons un jour à nous en remettre tant nous sommes bluffées. Un petit garçon vient donner un bonbon à une statue de la sainte. Cette sainte n’est pas reconnue par l’église mais la croyance et la ferveur populaire est la plus forte.
La suite du circuit est consacrée à la découverte des parcs et des paysages de la région. A nous, le « vrai » dépaysement… et nous sommes contentes d’en faire profiter notre amie. Les deux grands parcs de la région ne se visitent pas en individuel : ici, pas question de se balader avec son sac à dos et ses chaussures de marche. A Ischigalasto, nous devons conduire en caravane, suivre la voiture dans laquelle le guide a pris place. Les paysages sont dignes des photos des grands parcs américains avec canyons aux couleurs rouges et en prime des fossiles de dinosaures. Nous prenons conscience de la force des éléments et du modelage du à l’érosion qui, en fait, n’est pas du tout un phénomène nouveau. Nous voyons nos premiers guanacos (mammifères ressemblant à la vigogne), nos premières autruches (elles ne sont pas toutes en Australie). Nous ne verrons pas le puma qui devait roder dans les parages du parc de Talampaya et dont la présence a bouleversé l’organisation des visites. Maintenant, nous connaissons les gestes à faire si par hasard nous en rencontrons : il faut rester face à lui, faire des grands signes avec les bras. Cela peut toujours vous servir si vous partez vous balader dans nos forêts françaises. Nous profitons de la présence de Barbara pour changer de rythme. Seul parc où nous pouvons nous promener seules, celui de Leoncito pour avoir une vue panoramique sur les montagnes environnantes.
Pour les amateurs de volley, pas le moindre petit terrain. Ici, ils sont définitivement fans de foot. De temps en temps, quelques terrains de baskets.
De retour à Buenos Aires, nous retournons passer une journée en Uruguay pour découvrir la ville de Colonia de Sacramento située à une heure de ferry. A la fois contentes de la découverte et en même temps, un peu déçues car le centre est très petit. Apres le départ de Barbara, nous restons trois jours à Buenos Aires alors que nous avions prévu d’y rester une journée : notre destination en bus, Puerto Madryn au nord de la Patagonie, est très prisée car y est organisée la 30eme rencontre des femmes d’Argentine donc les bus sont complets sur plusieurs jours et les vélos ne sont acceptés par aucune compagnie. Nous devons donc faire appel à un transporteur. Nous finissons par quitter la ville, nos sacoches sur le dos : faire du cyclotourisme sans vélo, c’est vraiment ballot. Ce contre temps a été l’occasion de découvrir des quartiers un peu moins touristiques de Buenos Aires et se reposer après tout ces kilomètres en bus. Vous n’avez sans doute pas entendu parler des JO de la jeunesse dont la 3eme édition se passe à Buenos Aires actuellement. Cette absence de médiatisation en France nous interpelle sur la place des jeunes dans notre pays car ici les manifestations sont très suivies.
Bonnes vacances à ceux qui en ont et du courage pour les autres.
Pour sur la plus belle partie de votre voyage 😉😘
Et en plus il manque la moitié.. Faut que je me mette à ma plume 😉😘
Coucou Barbara,
tu as bien raison, il en manque beaucoup. On attend ton complément.
Grosses bises. On pense souvent à notre tour avec toi en Argentine.
Ola les filles, ça fait plaisir de vous lire, de vous voir ainsi que Barbara!
on pense beaucoup à vous 🙂 plein de bisous
Coucou Emeline et Clément,
On espere que vous allez bien.
Grosses bises.
Lecture de votre nouveau journal au calme de l’ancre ou l’été se prolonge…. sympa de voir que vous savez emprunter tous moyens de transport pour faire des découvertes enthousiasmantes.. L’histoire de la sainte non reconnue me donne envie d’en savoir plus à son sujet, quel miracle a t’elle réalisé ????? On vous embrasse
Coucou Mae,
On espere que tout va bien. Merci pour tes encouragements.
On se dit qu’on a un an pour voyager et se faire plaisir alors on en profite pour en faire le maxi. Cette « sainte », mère d’un nouveau né, est partie à la recherche de son époux parti à la guerre. Elle est morte de soif et de faim en chemin et son corps a été retrouvé, son enfant toujours vivant, tétant son sein. Puis, un berger a retrouvé son troupeau égaré à côté de sa tombe et l’engouement a pris.
Grosses bises.
Coucou les filles ! Quel bonheur de vous lire et de suivre votre périple ! Ici aujourd’hui c’est l’automne, mais nous avons eu beaucoup de chance car jusqu’à présent nous avons eu un vrai été indien ! Sinon rien de neuf en dehors du fait que j’ai hâte que la trêve hivernale arrive car les expulsions pleuvent, mais cela doit sans doute vous paraître un peu dérisoire par rapport à la précarité que vous avez rencontrée au cours de votre voyage et vos déplacements dans les différents pays. Bonne continuation à vous deux et de gros bisous !
Sonia
Coucou Sonia,
merci pour ton message. En Patagonie, nous allons vers l’été à l’inverse de l’hémisphère nord.
A priori, à cette date, la trêve hivernale a commencé, quel soulagement pour vous et les familles !
Même si nous avons vu beaucoup de précarité depuis le début du voyage, la perte de son toit ou que l’on habite reste un drame.
Bon courage et grosses bises.
Coucou les voyageuses,
toujours aussi contents de partager vos périples…
D’accord avec Barbara, très belle partie de voyage. Mais Barbara elle est où ici ou là-bas ?
Des images magnifiques où j’ai particulièrement aimé : le p’tit clin d’œil Mafalda et le saut synchro de Barbara & Kiki, trop belle photo Gwen.
Du coup j’en déduis que le genou de Kiki est complétement remis et vu la hauteur du saut, nos adversaires au volley vont trembler quand elle sera au contre ;+)
Bisous, profitez à fond.
P.S. ça fait longtemps qu’on a pas revu le tee-shirt VDA au bout du monde, Kiki tu l’as pas troqué contre une bière au moins …
Coucou Bénédicte, merci pour ton message, Barbara est retourné chez elle en Alsace ou le paysage bien que beau est bien différent. Et oui heureusement mon genou assure grave il tient bien et pourtant il a été encore bien mis à l’épreuve sur les derniers 1000 kms en Patagonie chilienne ( on est en retard sur le blog) où la route n’était pas asphaltée. Quant à mon tee-shirt jamais je ne l’aurais échange mais je le garde pour quan on pédale et qu’il fait beau et j’avoue qu’en ce moment je l’ai troqué contre un manche longue.
Gros bisous à toi Manu et ficelle mais aussi à la vda team. Kiki
Bonjour les filles,
Enfin j’ai trouvé comment laisser un message!!! Je n’avais pas eu l’occasion de retourner sur votre blog depuis plusieurs mois mais là j’ai eu envie de savoir où vous en étiez! Je pense souvent à vous en me disant « elles sont folles ces filles! », mais en même temps en voyant toutes vos photos, vos récits…je me dis que ça doit être une merveilleuse expérience de vie, inoubliable!! Bravo à vous, vous êtes des « warriors »!!
Continuez à nous envoyer des photos et vos commentaires, ça nous fais rêver!!
Et faites attention à vous!
Grosses bises
Jeanne
Bonjour Jeanne,
ca nous fait plaisir de te lire. On espere que tu vas bien. C’est vrai qu’on doit être un peu folles (tres folles selon Kiki) mais en même temps la vie est plus drôle avec un brin de folie et puis c’est pas à 80 ans qu’on partira sur les routes avec nos vélos à moins que les fauteuils roulants n’aient fait beaucoup de progrès. T’en fait pas, on essaie d’être prudentes et on continue à envoyer photos et commentaires meme si on est tres en retard car en Patagonie chilienne difficile de trouver de la wifi.
Grosses bises à toi et merci de nous suivre.
Des pensées depuis le bord du canal de la Villette. Ici ce ne sont pas des baleines mais du plastique qui flotte à la surface! des bises pleines d’amitié
Marie-Clem & co
Coucou,
merci pour ton commentaire. Je ne suis pas certaine que la baleine se plaise dans le canal mais ça aurait de la classe.
Une grosse bise.