La ville d’ El Chaiten prend des allures de retour à la civilisation après plusieurs semaines passées sur la carretera avec ses bons côtés et les moins bons : certains appèleraient ce type de ville le paradis du Gore tex. Nous nous posons plusieurs jours pour randonner : à nous la vue sur le Fitz Roy, sur les Torre (en fait, celle la non, trop de brouillard et de pluie). Finalement, nous attendrons deux jours que la pluie cesse. Si nous ne savions pas que nous avions rejoint l’Argentine, nous aurions du mal à nous situer tant cette ville qui bien que mignonne est impersonnelle, nous pourrions être en France comme au Népal. Sans doute est ce lié à sa juvénilité : elle est sortie de terre dans les années 80.
En quelques jours de vélos, nous enchaînons donc le Fitz Roy, le glacier Périto Moreno, le Parc Torres del Paine. Nous quittons l’Argentine après le Périto Moreno pour rentrer à nouveau au Chili à Torres del Paine. Nous quittons l’Argentine pour la sixième fois du voyage. Depuis le départ, nous avions été plutôt protégées du tourisme de masse qui nous assomme d’autant plus que nous sommes régulièrement seules pendant plusieurs jours. Objectivement, les sites sont très beaux mais il est parfois impossible de faire abstraction de la foule ambiante surtout pour Torres del Paine au Chili qui est, en plus, difficile d’accès. Nous prenons donc des transports et faisons du stop pour la première fois. Le stop est une institution au Chili pratiqués par les autochtones et les étrangers. Ce sera pour nous l’occasion de très sympathiques rencontres, ari et Manuel.
Nous vivons dans des paysages de montagnes mais sans l’altitude, une aubaine pour notre souffle de cycliste. Nous serons malgré tout rappelées sans cesse par les éléments : le vent qui commence à souffler beaucoup, beaucoup et qui va continuer sur la terre de feu. Ce vent devient un peu obsédant : nous organisons nos journées en fonction et quittons les bivouacs aux alentours de 7h00 pour essayer de rouler une ou deux heures un peu protégées. Normalement le fait de descendre au Sud permet de l’avoir plus souvent dans le dos. Notre progression dépend entièrement de sa clémence : une journée de grand vent de face et nous faisons 32 km en cinq heures, une journée avec 3 heures de vent dans le dos et nous en faisons 170 en sept heures. Par vent de côté, si je roule derrière Catherine, je la vois penchée sur son vélo entre 70 et 80 degrés dans le sens opposé au vent. Nous le faisons sans y penser de toute façon sinon c’est la chute assurée. Le paysage est fort différent depuis le passage de frontière entre le Chili et l’Argentine : plus inhospitalier avec ces plaines battues par les vents, l’absence d’arbres, quelques estancias (gigas fermes de plusieurs milliers d’hectares) dont certaines sont situées à une dizaine de km de la route. Certains lieux de bivouac nous laisseront des souvenirs impérissables mais pas forcément positifs : les petits coins trouvés en bas d’un pont ou à côté d’un lieu de culte avec des bouteilles d’eau partout…
Nous pensons souvent aux colons venus d’Europe qui arrivaient dans ces contrées perdues : se sont ils sentis trahis, ont ils été déçus, soulagés, euphoriques, tout simplement contents ? Heureusement, quelques autruches, guanacos, moutons, flamands roses viennent distraire notre chemin parfois un brin monotone.
Nous essayons de nous familiariser avec les différents types de mesure du vent : le kt (noeud) et l’échelle de beaufort devenant autres choses que des noms abscons entendus à l’écoute distraite de la météo marine.
Les villes de Puerto Natales et Punta Arenas semblaient extrêmement lointaines en début de voyage et nous y voilà. Punta Arenas arrive d’autant plus vite qu’après 50 km de vélos, Juan, sympathique Chilien, nous propose spontanément de nous emmener dans son mini van alors que nous nous débattons avec un vent de côté. Nous nous regardons deux secondes et réfléchissons aussi vite et montons avec lui. Pour un peu, nous serions presque perturbées de l’arrivée si rapide : nous qui étions parties avec 5 jours de nourriture et deux jours d’eau car nous savions que nous aurions du vent et pas de possibilités de faire des courses entre les deux villes. Le rythme lent du cyclotourisme permet sûrement de pouvoir « digérer »entre plusieurs visites ou villes et évite l’épuisement de certains voyageurs au long court. C’est sans doute une chance et nous sommes toujours épatées par la vitesse des autres voyageurs, nous qui faisons tout lentement.
Ces deux villes sont intéressantes car nous y apprenons beaucoup sur l’existence des peuples ancestraux aujourd’hui le plus souvent disparus et imaginons facilement le choc culturel entre eux et les colons. Vous avez peut être déjà entendu parler des Selknams, des kaweshkars qui ont été décimés par les armes et les maladies contractées lors des contacts avec les européens.
Nous quittons Punta Arenas pour rejoindre la terre de feu en traversant le détroit de Magellan en ferry. Chaque jour, revient la même parole : » tu te rends compte, on est devant le détroit de Magellan ». Nous admirons l’homme qui a réussi avec courage (ou folie) à s’orienter dans ce dédale d’île et de baies.Cela fait longtemps que nous ne vous avons pas parlé de nourriture : nous retrouvons les ceviches qui nous avaient tant plu au Pérou, saut qu’ici on peut en manger sans rechercher méticuleusement le lieu le plus approprié pour nos petits bidons d’occidentales ; le crabe royal de Patagonie nous laissera un très bon souvenir ; les chiliens font des pains, ronds, plats et petits, parfaits pour nos pique niques du midi et le stockage quand nous partons pour plusieurs jours sans rencontrer de ville. Nous raffolons du manjar, globalement la version chilienne de la confiture de lait Argentine avec des amandes en plus. Heureusement, nous faisons du sport chaque jour et nous ne nous questionnons pas sur nos apports en calories.
Pour les amateurs de volley, rien à se mettre sous la dent, pas le moindre petit filet à l’horizon… Ici, c’est toujours, le territoire du foot.
Nous espérons que vous allez bien.
Nous commençons à réfléchir au retour même si nous avons encore du temps et nous sommes assez ambivalentes : à la fois, ces dix derniers mois sont passés très vite et on en reprendrait une petite louchée mais nous sommes quand même contentes de rentrer en France.
La télévision chilienne passe des images des manifestations des gilets jaunes à Paris et les chiliens commencent à nous en parler « Et vous, vous en pensez quoi de Macron ? » « Oh là,là, comment je vais expliquer cela en espagnol! ».
Prochain blog de la terre de feu ou les journées s’allongent : le soleil se couche à 23h00 et se lève à 4h, c’est le début de l’été austral.
Coucou les filles,
On regarde de temps en temps vos photos en famille !!! Devant le bleu et l’iceberg du lac » Izïa fait « Ouahhh! » Et Oumy nous dit « On devrait y aller!!! »
Pour l’instant nous dévorons vos images et par procuration votre voyage !!! Nous pensons bien à vous!
Tout va bien chez nous!
Gros Bisous.
Izïa, Oumy, Victor et Rozenn.
Coucou,
contentes d’avoir des bonnes nouvelles. On imagine trop la bouille de filles…
Gros bisous.
Avec vous, c’est bien, je revois ma géographie, la Patagonie, la terre de feu, le détroit de Ferdinand….. vous êtes au bout du bout de la terre, quelle aventure ! Merci de nous la faire si bien partager en mots et photos.
Ici, Jeanne & Louise s’associent à Maé pour vous faire des kiss
Coucou Maé,
nous avons pensé à toi lors d’un bivouac ou la Correa Difunta nous a permis de poser la tente à l’abri du vent. On doit t’avouer que pour nous aussi la géographie de cette partie du monde était un fourre tout avant d’y mettre le pied.
Bise à toute la famille.
« Cabron », pour Macron, en espagnol. Je pense que ça ne dénaturera pas votre pensée (même si c’est pas poli
😄)
Coucou Anne,
je crois que c’est assez bien résumé, concis et tout et tout meme si en effet c’est pas poli.
Grosse bise à toi.
Penser à Macron me paraît une bonne façon de se préparer psychologiquement au retour ! Mais ne vous gâchez pas vos dernières semaines quand même 😉
C’est toujours aussi (voire même de plus en plus) époustouflant de vous voir dans ces contrées lointaines, aux noms fertiles pour nos imaginaires. On vous embrasse. E&C
Coucou Emeline et Clément, Nous aussi par fois sommes étonnées d’être dans ces contrées. Grosses bises.
Vous avez bonnes mine chicas! c’est bon tous ces paysages grandioses; que disfruten!
des bises depuis La Vache Bleue
Marie-Clem
Coucou Marie Clémentine,
ça va nous manquer de ne plus entendre : « holà Chicas », tu pourras peut être prendre le relais.
T’en fais on continue à disfrutar.
Grosses bises.
Coucou les chéries,
Les photos sont superbes mais l’Argentine là ou nous étions c’est mieux 😂😉. Il faisait moins froid et pas de vent comme ça..
Certes les glaciers doivent être impressionnants… Mais je préfère Talampaya 😉😊
Coucou Barbara, c’est vrai qu’on a eu beaucoup moins froid et que le meilleur était avec toi.
Grosses bises.
Coucou les chéries,
Très belles les photos mais je préfère là où nous étions en Argentine.. 😊
Il faisait pas froid et pas de vent…
Très beau les glaciers mais Talampaya c’est mieux 😊😉😍
Wouha. Ces paysages sont dingues ! Un régal pour les yeux. Profitez bien les filles.
De gros muxu
Coucou Kale, on en revient toujours pas de ces paysages si différents des nôtres.
Grosses bises.
Coucou les filles,
Les Onf’ d’Auber imaginent que votre réveillon de Noël 2018 a été inoubliable, vous souhaite un passage à 2019 du même ordre et vous remercient, encore du partage des magnifiques photos.
Ma maman, un peu immobilisée par ses 3 clous au col du fémur, va voyager grâce à vous et sans nous ;+)
Des grosses bises
Bénédicte du VDA
Coucou Bene, merci beaucoup, bonne année à vous aussi et un prompt à ta maman.
Toujours pas le moindre terrain de volley à proximité.
Grosses bises.