Cette ville ne nous est pas inconnue : nous y avons déjà passé trois jours. Nous l’apprécions car elle a gardé un équilibre entre vie quotidienne des locaux et vie des touristes, pas certaines que ce soit réellement un objectif mais le résultat est là. Nous prenons le temps de nous balader en ville, les quelques randonnées des alentours ont un accès payant relativement cher. Le coût de la vie au Chili est très élevé, quasi aussi onéreux que la France. Depuis notre arrivée en Patagonie, nous croisons dans les auberges de jeunesse de nombreux jeunes Israéliens qui suite à leur service militaire de trois ans voyagent pendant plusieurs mois. Une visite marquante de Puerto Natales : l’ancienne usine/abattoir de moutons destinés à l’exportation vers l’Angleterre pour prendre la mesure du gigantisme de l’organisation… comme quoi la mondialisation ce n’est pas récent…
Le 31 au soir, nous embarquons dans un ferry qui traverse les fjords patagoniens pendant trois jours. Nous avons longtemps hésité à acheter nos billets car le coût est important mais la peur de regretter l’a emporté. Si vous imaginez la croisière s’amuse, le standing est nettement inférieur car le ferry a aussi une vocation de transport de marchandise et même de vaches et parfois de moutons. Nous les entendons de notre cabine (au réveil, on se demande vraiment où l’on a atterrit) et en sentons l’odeur sur un des pontons. Vous avez peut être pensé : trois jours mais c’est très long, elles ont dû terriblement s’ennuyer (en plus sans wifi). Eh bien absolument pas, en vieillissant, peut être devenons-nous contemplatives mais ces trois jours sont passés à une rapidité étonnante : la vie à bord est très rythmée (repas à heures fixes), rencontre avec des français très sympathiques, ambiance détendue car chacun semble ravi d’être à bord, absence de mal de mer aux abords redoutés de l’ Ocean Pacifique. Même si notre maîtrise de l’espagnol nous permet d’assurer le quotidien, nous voyons bien que les nuances propres à l’humour nous dépassent et cela nous fait beaucoup de bien de rigoler en français et d’avoir des conversations un peu plus fines. Ce voyage est à nouveau l’occasion de prendre la mesure de l’inhospitalité de ce territoire et les capacités d’adaptation des peuples qui y vivaient pour survivre. En janvier en plein été, nous sortons sur le pont avec polaire, coupe vent… Nous nous arrêtons devant le petit village de Puerto Éden pour un transfert de quelques passagers et dont le ferry est le seul lien avec le reste du monde : pas de route car il y a un glacier derrière. Même en faisant beaucoup d’effort, nous peinons à imaginer la vie des habitants.
Nous débarquons à Puerto Montt où nous avons décidé à la dernière minute de louer une voiture pour aller visiter l’île de Chiloé : nous devons impérativement arriver à Santiago la capitale le 25 où nous avons notre vol de retour pour Paris le 29 janvier. En étudiant un peu plus le trajet sur l’île, nous nous sommes vite rendues compte que les dénivelés allaient avoir raison de notre entrain.
Cette île est connue pour ses paysages et surtout pour ses églises en bois du 19 eme siècle inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. Bien que nous prenions un ferry, nous avons tendance à oublier l’insularité : l’île est très longue et nous avons souvent l’impression de rouler sur des départementales en France. Nous sommes quand même charmées par ces églises à la belle simplicité et par les belles vues des bivouacs. Les enfants chiliens ont quelques jours de vacances et les familles se baladent en bord de mer. Après trois jours sur l’île, nous retrouvons le continent et nos vélos délaissés depuis plusieurs jours avec bonheur : nous sommes à 1200 kms de la capitale et allons alterner entre la 2 voies directe et routes secondaires. Cette étape est peu touristique : les nuits en camping, on oublie et nous allons prendre nos marques peu à peu.
Nous vous souhaitons une bonne année 2019 avec ce qui fera votre bonheur, à vous de choisir et à très bientôt.
Bonne année les filles. Petits et grands bonheurs sur vos vélos, plusieurs jolies rencontres là bas et ici.
Bises
Coucou Fabienne,
merci pour ton message et tes vœux. Une très belle annee à toi aussi. Et que les rencontres continuent ou qu’elles soient.
Grosses bises.