Du 15 mars au 02 avril 2018 1140 kms
Notre premier contact avec le Pérou et les Péruviens est assez positif. Ils s’arrêtent souvent quand nous sommes à vélos pour nous demander notre provenance, notre destination, notre pays d’origine. Certains nous tendent une franche poignée de main, ce que nous les voyons pas faire entre locaux. Certains routiers font des signes d’encouragement en tendant le pouce et l’index, peut être une signification particulière ? Régulièrement, ils font allusion à notre future rencontre footbalistique dans le cadre du mondial. Ils connaissent souvent mieux que nous les joueurs de foot français. Ils sont plus rares ceux qui sont déjà venus en France et nous parlent du Château Neuf du Pape, du beaujolais…. Les inégalités, comme chez nous, sont très présentes mais sont encore plus visibles.
Un petit point noir : les décharges le long de la route. De temps en temps, quelqu’un semble y mettre le feu. Ici, pas de scrupules, nous voyons des jets de détritus en tout genre voler des fenêtres des cars et voitures. Nous roulons surtout à côté des bus et camions car les Péruviens ( en tout cas au Nord) ont peu de voiture. Un litre de gasoil coûte 12 soles (4 euros) donc réserve à ceux qui ont les moyens.
Avant le départ, nous avions peu regarde l’environnement du Nord du Pérou. Aussi, nous sommes étonnées de traverser des la frontière des zones désertiques plus ou moins étendues. Elles sont entrecoupées d’oasis naturelles ou de fermes/industries qui font pousser avocats, canne à sucre, yuccas et fruit en tout genre (mangue….) à grand renfort d’irrigation. Même les habitants du coin ne savent pas d’où vient toute cette eau… À mi-route vers Lima, nous voyons devant ces fermes usines, des files d’attente de 50 ou 80 personnes qui espère y trouver du travail.
Nous sommes soulagées d’être sortie des montagnes et le moral est au beau fixe. Les côtes, malgré le vent, nous semblent de petites montées. Pour l’instant, aucune crevaison ni panne de vélos.
Nous traversons les petites villes et si nous y dormons, nous prenons plaisir à aller sur la place des armes (les villes ont toutes leur place des armes) voir la vie : les enfants en font le tour en fonçant sur leur trottinette, de préférence avec les roues clignotantes, ou leur vélo, les plus âgés sont assis et discutent ou mangent de la cuisine de rue ou des popcorn. Certaines villes un peu plus grandes ont un ou plusieurs casinos, essentiellement des machines a sous. Nous n’avons pas encore essayé… Cela va peut être être le début de la fortune.
Globalement, nous logeons dans des petits hôtels. Nous avons bivouaqué une seule fois, un moment un peu épique car depuis que nous avons regagné la côte du Pacifique, il y a énormément de vent, nous avons donc du dormir sous la tente sans ajouter le double toit qui entraînait une prise au vent importante, les piquets à chaque essai ne tenant pas dans le sable. Nous pouvons certains jours pédaler pendant 50 km sans croiser la moindre habitation ou tout au plus des petites cahutes faites de végétaux. Nous nous interrogeons souvent sur leur activité et leur vie y compris dans certains villages où nous nous demandons la raison de l’arrivée du premier habitant, l’environnement n’étant pas toujours accueillant, voire carrément hostile en proie au vent.
Cet imperatif nous oblige à une vigilance et une organisation pour le ravitaillement en eau : nous partons régulièrement le matin avec 6 à 8 litres d’eau. En dehors de ces zones, nous passons par des endroits d’activité cachée : tout à coup surgit un camion chargé de sable ou d’autres produit minier. Parfois, l’activité est très visible comme ces immenses poulaillers à perte de vue.
A 170 km de la frontière équatorienne, nous prenons un bus pour 300 km pour traverser le désert de Sechua car nous avons lu sur plusieurs blogs de cyclo voyageur qu’y sévissait une bande de racketteurs « spécialisée dans le cyclotouristes ». Nous n’imaginons pas des voleurs à chaque coin de rue et essayons de faire la part des choses mais nous préférons assurer la prudence.
À partir de Chiclayo et Trujillo ( à 500 et 700 km au nord de Lima), nous visitons d’anciennes pyramides de civilisations disparues bien avant les incas, surtout les Chimus et les Mochicas. Le phénomène climatique El Nino est souvent évoqué pour expliquer la disparition de ces peuples. Nous sommes étonnées que ces monuments soient aussi méconnus car ces peuples maîtrisaient superbement le cuivre, la céramique et l’irrigation. En France, nous avons souvent l’impression que seuls les incas ont existé. Heureusement, plusieurs de ces pyramides figurent au patrimoine mondial de l’Unesco. À chaque cycle de 80 à 100 ans, ils comblaient un étage de la pyramide qui servait de tombes et d’espace sacrificiels pour édifier l’étage supérieur. L’exploration des sites est récente et est parfois stoppée faute d’argent. En nous rapprochant de Lima, nous découvrons le tourisme balnéaire péruvien. Nous ne baignons pas : ici, l’eau de l’Ocean Pacifique est très froide même pour nous bien acclimatées à la Normandie et à la Bretagne. C’est » la faute d’un courant « appelé courant de Humboldt qui vient refroidir l’eau.
Nous sommes contentes d’arriver à Lima : une grande ville ou une capitale est toujours l’occasion de manger plus varié ( on aime bien le riz et le poulet mais on aime aussi manger autre chose), de garder un hébergement plusieurs nuits sans avoir à ranger les sacoches chaque jour et enfin d’avoir quelques repères. L’arrivée en ville a été stressante : enormement de bouchons, de la pollution, des bus en pagaille qui s’arrêtent de façon intempestive ( en même temps ils ne le feraient pas, ils n’arriveraient jamais à destination au vue de l’anarchie ambiante).
On espère que vous allez tous bien. Nous avons maintenant 7 heures de décalage avec vous depuis le changement à l’heure d’été. Quand il est 9hoo au Pérou, il est 17hoo en France.
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Salut les filles !
Vous me faites rêver !
Par contre au niveau du décalage horaire…..
7 h ? Ou 8 h ?
Parce que 9 + 7 …….. ca fait 16 !
Bisous et bonne suite de belle aventure
Dorothée
Salut Dorothee, enfin une qui suit….ou qui sait compter! Gwen est perdue, elle avait bu un petit cocktail national le pisco sour avant et c’est bien 7 h de décalage.☺️ Gros bisous
Je viens de lire d’une traite votre nouvelle tranche voyageuse qui relate votre vécu, vos découvertes & étonnement … Beaucoup mieux qu’un guide ou qu’un dépliant touristique. Continuez à nous faire rêver & à nous apprendre plein de choses!
Besos d’Asnieres
Merci Mae pour tous ces commentaires qui nous encouragent à continuer le blog! On espere que ton genou va mieux pour que tu puisses profiter tres bientot de toutes tes journées ….gros bisous
Salut les filles, magnifiques toutes ces photos, quel plaisir de vous suivre. Je peux imaginer combien dormir en auberge peut faire du bien après les journées de vélo que vous vous enquillez. Merci pour le partage historique sur les architectures des chimus et des Mochicas . Et j’aime aussi les pirogues en jonc. Vous les avez essayées? Je trouve d’ailleurs que peu à peu vous adoptez le teint de là-bas, ptet’ que bientôt on vous confondra. En tous les cas, j’espère Cath que tu n’oublies pas de dessiner…
Muchos besos.
Emmanuel est fan; il partirait bien sur les routes avec son ptit vélo rouge.
Buen viaje
Coucou, oui on bronze pas mal même si on s’enduit d’écran total… Pour les pirogues, nous avons laissé le car de touristes faire des figures à 10 metres du bord mais peut-être vers le lac titi cacha si moins de monde. Et oui on est assez fan des Mochicas mais nous avons aussi découvert les Nasca dont les poteries sont surprenantes et super stylisées. Pour le dessin, un peu mais sûrement pas assez, il n’y a pas toujours les conditions. On croit avoir croise un petit vélo rouge sur la double voie de la panaméricaine sud mais le garçonnet allait trop vite pour le reconnaître… Gros bisous
Merci les taties et bravo!
Merci pour vos récits, vos photos, votre partage d’aventures!
Bravo pour les kilomètres avalés, bravo pour cette belle épopée réussie! On est avec vous. Rv dans 3 mois au Brésil!!! Bises de Jubajalousam.
Merci pour le message et pour les photos et vidéos des enfants sur WhatsApp des gros bisous et viva Brasilia!!!!